RAPPORT D’ACTIVITÉ 2021 de la direction de l’intégration et de l’accès à la nationalité Ministère de l’intérieur / DGEF / DIAN - Juin 2022
Les acquisitions, par démarche volontaire, de la nationalité française concernent celles et ceux qui ne peuvent se réclamer ni de la filiation, ni du droit du sol. Il s’agit des naturalisations et des réintégrations par décision de l’autorité publique (par décret) et des déclarations de nationalité à raison du mariage, de la qualité d’ascendant ou de frère ou sœur de Français, procédures relevant du ministère de l’intérieur1. C’est la sous-direction de la nationalité française (SDANF) de la DIAN qui est compétente, en lien avec les 41 plateformes d’accès à la nationalité, en préfecture, chargées d’instruire les demandes.
Le bilan d’activité 2021 de la SDANF est marqué par une adaptation réussie aux contraintes de la crise sanitaire, des efforts de productivité pour fluidifier l’accès à la nationalité française et une activité soutenue d’accompagnement et d’animation du réseau territorial. Sur ce dernier point, un plan d’actions à destination des plateformes d’accès à la nationalité française a été décliné autour de 5 axes stratégiques :
-
favoriser l’appropriation des textes réglementaires et leur application harmonisée par le réseau territorial ;
-
mettre en place un plan de déstockage des dossiers, compte tenu notamment du déploiement du nouveau système d’information NATALI ;
-
expérimenter, puis déployer la téléprocédure NATALI pour les demandes de naturalisation ;
-
organiser un réseau opérationnel de lutte contre la fraude ;
-
améliorer le pilotage du réseau des plateformes d’accès à la nationalité française et valoriser les bonnes pratiques.
- Actions emblématiques en 2021
Une activité de production en hausse2
En 2021, 94 092 personnes ont acquis la nationalité française, soit une hausse de 53,3% par rapport à 2020. Cette progression est liée :
- à un effet de rattrapage conséquent à la crise sanitaire ;
- aux efforts de réduction des stocks et de productivité engagés à la sous-direction (contrôle
modulé, opérations de déstockage, etc…), et dans les plateformes d’accès à la nationalité
française qui ont transmis près de 15% de dossiers supplémentaires à la SDANF, par rapport à 2020
- à une bonne coordination avec le Service Central d’Etat Civil (SCEC) du ministère de l’Europe et des affaires étrangères.
Cette progression a été amplifiée par le dispositif de reconnaissance de l’engagement des étrangers dont les professions ont été en « première ligne » pendant la crise de la Covid 19. Ce dispositif a en effet permis l’octroi de la nationalité française en 2021 à 15 961 personnes dont 10 564 adultes et 5 397 enfants mineurs pris en effets collectifs, sous condition de stage réduite (à 2 ans) et dans le cadre d’une procédure accélérée.
L’augmentation enregistrée cette année est intégralement due aux naturalisations par décret (+ 79,5 %). Les procédures déclaratives sont en effet en léger recul (- 3 %) par rapport à l’an dernier. Ce repli s’explique pour partie par la baisse du volume de dossiers « déclarations » transmis à la SDANF par les plateformes, mais traduit également l’impact du relèvement du niveau de langue (B1 oral et écrit) introduit courant 2020. Ainsi en 2021, près de 700 refus d’enregistrement ont été pris sur le fondement d’une insuffisante maitrise de la langue française pour les déclarations souscrites à raison du mariage (133 en 2020).
Enfin, l’optimisation du process d’instruction a permis de faire progresser de manière substantielle le nombre de recours administratifs préalables obligatoires (RAPO) traités en 2021 (+ 40 %).
Une expérimentation réussie de la dématérialisation
Dans le cadre de la transformation numérique de l’administration et de la simplification des démarches des usagers, la SDANF, en liaison avec la direction de programme Administration Numérique des Etrangers en France (ANEF) de la DGEF, a lancé l’expérimentation du télé-service NATALI sur le ressort de 6 plateformes pilotes (Clermont-Ferrand, Créteil, Nanterre, Nantes, Rennes et Toulouse).
Dans ces 23 départements, les usagers peuvent désormais déposer en ligne leur demande de naturalisation. Un seul déplacement en préfecture est nécessaire pour l’entretien d’assimilation et les postulants peuvent suivre en temps réel l’état d’avancement de leur dossier depuis tout appareil connecté, y compris les smartphones. Une chaine de soutien professionnalisée, assurée par le centre de contact citoyen de l’Agence nationale des titres sécurisés (ANTS), est accessible par téléphone ou courriel. Enfin, les préfectures ont mis en place des points d’accès numérique afin d’aider les étrangers ayant des difficultés à opérer en ligne.
Cette interface plus ergonomique facilite également le travail des agents instructeurs et permet de réduire les délais d’instruction. Elle permet également de mieux lutter contre la fraude interne et externe.
Ce projet a généré des travaux légistiques importants, touchant à la rationalisation des processus, à la dématérialisation, et à la mise en œuvre du règlement général sur la protection des données.